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Cambes - Les Trouvats et Blancardie


Le projet d’extension du parc d’activité Quercypôle de Cambes a motivé la réalisation d’une fouille préventive suite au diagnostic archéologique qui a reconnu un paléosol, quelques vestiges en creux et surtout une structure circulaire considérée comme un entourage d’une sépulture protohistorique. La campagne de fouille préventive s’est déroulée du 3 novembre au 5 décembre 2014, sur une surface de 4000 m², et a mobilisé cinq personnes.
Le site est situé dans la partie septentrionale de la commune de Cambes et implanté sur un terrain en pente constitué de colluvions argileuses, à une altitude de 328 m NGF au sud et 321 m au nord. La similitude de texture des comblements et des colluvions successives rendent toutefois difficile le repérage des structures. Malgré tout, 69 vestiges ont pu être identifiés grâce notamment à des concentrations de charbons et/ou de blocs de pierres. La céramique, seul mobilier conservé sur le site, est très fragmentaire et peu nombreuse. Elle ne permet pas de distinguer les différentes phases d’occupation, ni les productions.
Les structures sont majoritairement des trous de poteaux. On ne distingue aucun plan de bâtiment à cause de leur dispersion et de l’arasement du site. Nous avons également cinq fosses qui n’ont livré aucun mobilier. Quatre foyers, installés dans des fosses, ont été identifiés. Le foyer FY1035 possède un radier de sole en céramique datable du Ve-IVe s. av. J.-C. Les trois restants se caractérisent par l’implantation d’une plaque foyère en argile sur laquelle est déposée une couche charbonneuse. Tous ont été datés par radiocarbone : le foyer FY1075 est attribuable à La Tène finale, les foyers FY1013 et FY1140 aux IIe-IIIe s. ap. J.-C.
L’occupation la mieux conservée est située dans la partie méridionale de la surface de fouille, à l’endroit où est installé l’entourage de pierre découvert durant le diagnostic et apparenté à une structure funéraire. En fait, le secteur correspond non pas à une nécropole mais à une aire de chaufournerie. Une analyse au radiocarbone a permis de dater l’ensemble aux Ier-IIe s. ap. J.-C.
Le four à chaux FR1056 est caractérisé par une chambre de chauffe creusée dans le substrat argileux. De plan circulaire de 2,65 m de diamètre, le creusement présente un profil tronconique et atteint une profondeur de 1,40 m. L’association, dans la chambre de chauffe, d’une couche de chaux et de blocs de calcaires détermine clairement la fonction de ce four. Sur la partie supérieure, la présence d’un bourrelet d’argile et de l’entourage de pierres calcaires et grès suggère l’édification d’une voûte destinée à supporter la charge à cuire, vraisemblablement recouverte d’un dôme en argile. En effet, des éléments du dôme ont été retrouvés dans le comblement de la chambre de combustion. De même, l’implantation de six trous de poteaux autour du four pourrait concorder à un échafaudage, élaboré pour mettre en place le chargement en pierres calcaires. L’interruption observée dans la structure circulaire en pierre correspond à une bouche d’alimentation, endroit par lequel est chargé le combustible. L’étude de quatre bûches conservées au fond de la chambre de chauffe a identifié le combustible utilisé comme étant exclusivement du chêne.
La volonté de nettoyer la zone de chaufournerie après utilisation est marquée par l’installation d’une quinzaine de fosses placées de manière rayonnante autour du four. Elles sont remplies essentiellement de rejets découlant de la production de la chaux : les pierres calcaires qui n’ont pas calciné et le grès qui n’entre pas dans la composition mais qui est généralement placé en périphérie de la charge pour renvoyer la chaleur.
A 17 m au sud du four FR1056, quatre fosses de forme rectangulaire de dimensions variables sont creusés dans le substrat argileux pour être remplies de blocs calcaires et être ensuite recouvertes par l’argile extraite. Elles sont interprétées comme étant des fosses de stockage de pierres pour un autre chargement du four à chaux. Le fait de les enfouir permet de conserver les propriétés de la pierre pour les besoins de la production.
L’implantation des fours à chaux répond généralement à des critères d’ordre pratique qui sont la proximité des matières premières, calcaire et combustible, et d’une voie de communication. Le four a certainement fonctionné qu’une seule fois au vu de la vitrification et de l’effondrement des parois dans la chambre de chauffe et nous n’avons aucun indice d’une deuxième utilisation. La destination de la chaux produite nous est bien sûr inconnue mais nous pouvons toutefois suggérer qu’elle a été fabriquée pour la construction d’un petit établissement situé non loin du site des Trouvats et Blancardie.



Revue de presse :


Commune : Cambes

Adresse/lieu-dit : Les Trouvats et Blancardie

Département/Canton : Lot

Année de fouille : 2014

Période principale d'occupation : Age du Fer,Antiquité

Autres périodes représentées : Paléolithique

Responsable d'opération : Florent RUZZU

Aménageur : Communauté de communes du Grand Figeac

Raison de l'intervention : Aménagement de ZA ou ZI

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)