Une intervention d’archéologie du bâti a pris place dans le cadre de la restauration des enduits peints intérieurs de la cathédrale de Moûtiers-en-Tarentaise (73). À l’occasion du piquage des enduits dégradés qui recouvraient les parements intérieurs du transept sud, les vestiges de deux baies obturées ont été mis au jour dans la zone inférieure du mur. La découverte de  ces ouvertures fait l’écho à deux fenêtres reconnues, en vis à vis, lors d’une intervention conduite en 1990 dans le cadre du suivi de la restauration des parements extérieurs de la cathédrale.
Cette petite intervention présente des résultats particulièrement riches. Trois structures funéraires distinctes ont été mises en évidence. La première, et la plus ancienne, est matérialisée par la présence d’un sarcophage, peut-être encadré de deux supports engagés.
De part et d’autre de ce premier tombeau sont installés deux enfeux. Ces derniers reprennent l’emplacement de deux fenêtres antérieures, dont les ébrasements primitifs ont été systématiquement agrandis. Les arcs primitifs de forme brisée ont été remplacés par des arcs surbaissés témoignant d’aménagement tardif que l’on placerait plutôt au XV^e siècle, voire au XVI^e siècle. Par ailleurs, la découverte de divers fragments sculptés inclus dans les bouchages suggère que des gisants entraient dans la composition interne de ces tombeaux : pour l’enfeu oriental, une statue en marbre finement sculpté, pour l’enfeu occidental, une statue en mortier de gypse.
L’importance des sépultures inhumées dans le bras sud du transept est donc soulignée par le soin apporté au décor de ces niches, ce qui modifie diamétralement l’aspect austère que donne à voir ce lieu aujourd’hui.