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Nantes - Château des Ducs de Bretagne, courtine de Loire


L’intervention archéologique préventive réalisée d’octobre 2019 à juillet 2020 au château des ducs de Bretagne à Nantes (Loire-Atlantique) a porté sur une emprise de 150 m2 concernée par le projet de restauration de la face sur cour du rempart. Ce projet était conduit par Nantes Métropole. L’opération s’est intéressé à deux fronts de défense du château. Le premier, celui qui a été l’objet principal de la prescription du service régional de l’Archéologie, concernait la face interne de la courtine de Loire ; tandis que le second secteur étudié portait sur la courtine nord, et plus particulièrement sur le remplacement de deux consoles de mâchicoulis. Leur étude a été réalisée conjointement à la réalisation des travaux de restauration menés par l’entreprise Lefèvre.


Sur la courtine de Loire, l’analyse des maçonneries a mis en évidence trois états de construction compris entre 1466 (date de démarrage de la construction du château actuel par François II) et la période contemporaine. La majeure partie de l’élévation concerne le premier état de la courtine. Elle a été mise en place sous François II jusqu’à une altitude d’environ 13 m NGF au cours de deux phases de chantier distinctes. La première phase correspond à l’édification de la base du rempart comprenant la première ligne de feu et la poterne de Loire. Par la suite, peu de temps après, la courtine est rehaussée jusqu’à atteindre la hauteur précédemment mentionnée. Un second niveau de canonnières est alors mis en place. Dans cette seconde phase de chantier, un changement de matériaux de construction a été observé sur le parement interne du rempart et ce dernier a également été aminci pour atteindre 2,50 m de large (contre 3,70 m à sa base). En partie supérieure de la courtine, un aménagement de type hourd ou galerie a été mis en œuvre, vraisemblablement pour assurer une protection supplémentaire de la poterne de Loire et des quais qui la desservaient à cette époque.


Dans un second temps, le roi François Ier opère des transformations sur la partie sommitale du rempart en mettant en place des mâchicoulis sur consoles portant des linteaux ornés de ses armes. En l’état actuel de nos connaissances, il est difficile de déterminer si cette modification résulte de destructions violentes du rempart (lors du siège de 1487) ou bien s’il s’agit d’une restauration souhaitée par le souverain dans le but d’imposer sa marque sur cet édifice emblématique. Au revers de la courtine, la construction du Petit Gouvernement et le rehaussement de la cour, travaux également attribués à François Ier, occultent une grande partie des canonnières de ce front. Un peu plus tard au cours de la période moderne, d’autres bâtiments sont accolés à la courtine ainsi que le grand escalier menant au chemin de ronde. Les ancrages des charpentes et certaines fondations de ces bâtiments ont été mises au jour par l’archéologie.


Enfin, au cours de la période contemporaine, des plaques commémoratives sont accrochées sur le parement interne de la courtine. Elles occasionnent des reprises ponctuelles des maçonneries.
D’autres reprises du parement ont également été mises en évidence au cours de notre étude et témoignent d’un état dégradé de la maçonnerie au cours des périodes moderne et contemporaine. Elles témoignent de travaux réalisés à l’économie attestant l’absence de programme de restauration d’ampleur menés sur le parement depuis la construction de la courtine.


Commune : Nantes

Adresse/lieu-dit : Château des Ducs de Bretagne, courtine de Loire

Département/Canton : Loire-Atlantique

Année de fouille : 2019

Période principale d'occupation : Moyen Âge

Responsable d'opération : Fabien BRIAND

Aménageur : Nantes Métropole

Raison de l'intervention : Restauration/Réhabilitation d'un bâtiment historique

Type de chantier : Etude du bâti (Fouille préventive)