Fouilles archéologiques de Ker Daniaud (île d’Yeu)

Pour la deuxième année consécutive, Audrey Blanchard (Archeodunum) conduit une fouille programmée sur le site de Ker Daniaud. Cet éperon barré surplombant la mer, sur la côte ouest de l’île d’Yeu (85), a été fréquenté au Néolithique récent (3800-2900 avant J.-C.).

Vue aérienne de la pointe de Ker Daniaud (2014 - cliché D.R.)

Vue aérienne de la pointe de Ker Daniaud (2014 – cliché D.R.)


Vue aérienne de la fouille (2014 - cliché A.-G. Gueguen)

Vue aérienne de la fouille (2014 – cliché A.-G. Gueguen)

À l’abri derrière un talus architecturé de 120 m de long se développe un village de 0,5 hectare. Une partie des vestiges de cette enceinte est encore visible sur le site avec la présence de pierres alignées en position verticale.

La fouille 2014 a porté sur une des entrées ménagées dans le talus. Cet accès à l’intérieur de l’enceinte est monumental et son étude a permis la mise en évidence d’au moins deux phases de transformation. Dans un premier temps, le talus mesure 2,50 m de largeur et est délimité par des murets de pierres sèches. Un accès est ménagé entre deux murets de pierres sèches, intégrant une architecture de bois (traces de calages de poteaux). Dans un deuxième temps, le talus est élargi d’un mètre du coté intérieur de l’enceinte  (par l’ajout de blocs verticaux) et la largeur du passage d’entré est réduite de 2,00 m à 1,50 m. Enfin un alignement circulaire de blocs massifs (plus d’un mètre de hauteur pour certains) est établi dans le prolongement de l’accès, à l’extérieur de l’enceinte.

Aucun niveau de sol associé à l’architecture n’a pu être exploré à l’intérieur de l’enceinte, ce en raison de la forte érosion de ce secteur méridional de la pointe. Néanmoins une carrière dévolue à l’extraction de moellons, en lien avec la construction du talus, a été repérée.

Bloc de silex venu du continent (cliché fouille de Ker

Bloc de silex venu du continent (cliché fouille de Ker Daniaud)


Lame de hache en pierre polie (cliché fouille de Ker Daniaud)

Lame de hache en pierre polie (cliché fouille de Ker Daniaud)

Le matériel archéologique est peu abondant. Il se compose essentiellement de pièces lithiques (silex) et d’un tesson de céramique. Ces productions semblent locales bien que quelques pièces témoignent d’échanges répétés avec le continent.

L’intervention 2015 porte sur une partie du talus et de l’espace habité. Il s’agit de préciser l’architecture de ce dernier et d’envisager les activités domestiques à l’intérieur de l’enceinte.

Ce programme de recherche est mené par le laboratoire LARA Nantes, l’Université de Nantes et Archeodunum. Cette opération archéologique est financée par le Ministère de la Culture et de la Communication et reçoit le soutien logistique de la municipalité de l’Île d’Yeu. Les fouilleurs sont tous des bénévoles, étudiants en archéologie.

Une journée portes ouvertes est programmée
le lundi 24 août de 9h à 12h et de 14h à 17h
(visites guidées toutes les 30 minutes)

Source:
Audrey Blanchard,
Archeodunum, chercheur associé UMR 6566 CReAAH et laboratoire LARA