Au bord du Rhône, il y a 2500 ans à Tournon

Du 22 octobre au 21 décembre 2012, une équipe d’archéologues de la société Archeodunum a exploré le sous-sol de la place Jean Jaurès à Tournon-sur-Rhône. Cette fouille, en amont de la construction d’un parking souterrain par la SCI Parking de Tournon, a été prescrite par le Service Régional de l’Archéologie suite au repérage d’un niveau d’occupation de l’âge du Fer lors du diagnostic préalable (réalisé par l’Inrap).

Implanté sur la rive droite du Rhône, au pied de la colline dominant l’agglomération actuelle, le site a été exploré sur une superficie totale de 1400 m². Plusieurs phases d’occupation remontant au premier millénaire avant notre ère ont ainsi pu être identifiées.
L’une des plus anciennes est marquée par la présence de foyers à pierres chauffés et remonte au début du premier âge du Fer (VII^e siècle avant notre ère).
L’occupation la plus récente, du V^e siècle avant notre ère, est la plus riche. Elle a livré des objets caractéristiques de cette période de transition entre le Premier et le Second âge du Fer.

UNE OCCUPATION DU V^e S. AV. J.-C.
Le site se développe au pied d’un affleurement rocheux repéré dans la partie ouest de l’emprise de fouille. Les vestiges observés sont constitués de nombreux creusements (fosses, trous de poteau) et de quelques foyers. Ils sont implantés sur un niveau à fort pendage vers le nord-est. Si certains alignements de poteaux semblent correspondre à des enclos, d’autres pourraient appartenir à des bâtiments, parfois adossés au rocher.

Les objets mis au jour sont abondants et variés. Aux céramiques communes de production locale s’ajoutent des éléments d’importation en provenance de la basse vallée du Rhône et du monde méditerranéen : céramiques grises monochromes, amphores massaliètes, céramique attique. Elles témoignent des échanges le long de l’axe rhodanien. Par ailleurs, la présence de nombreux éléments métalliques (principalement des fragments de parures en bronze) confère au site un intérêt tout particulier.

LES VESTIGES D’UN ATELIER DE BRONZIER
La découverte d’une petite forge associée à l’abondance de fragments d’objets en bronze, de scories et d’éléments caractéristiques (tiges martelées, fragments de tôles de bronze découpés) permet de supposer l’existence sur place d’un atelier de production métallurgique. Cet artisanat local pourrait avoir produit, au cours du V^e s. av. J.-C., des éléments de parures parmi lesquels figurent en bonne place les fibules et les bracelets (armilles).

À partir de la fin du V^e s. av. J.-C., le site semble abandonné et il faudra attendre la fin du XVIII^e s. pour que soient implantées les fondations de la caserne de Greffieux, détruite par un incendie en 1832.