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Champlitte - Le Paquis


L’agrandissement de l’Usine SILAC à Champlitte, au lieu-dit Le Paquis, a nécessité une opération d’archéologie préventive menée entre février et mai 2011 par la société Archeodunum. Situé dans la plaine entre le village de Champlitte et le village de Champlitte-la-Ville, à proximité de la rivière Salon, le périmètre de la fouille couvrait une surface d’environ 1 ha.
Connue depuis près de deux siècles, l’occupation antique du secteur n’avait jamais bénéficié de fouilles extensives. La campagne de tranchées diagnostic de 2007 (INRAP) a confirmé le potentiel archéologique du site, mettant même en évidence une occupation de l’âge du Bronze jusque-là insoupçonnée.
Situés dans la partie nord-est de la fouille, les vestiges de cette période se résument à quelques structures fossoyées, arasées et recouvertes par des colluvions de rivière. Ce type de vestige n’a pas été retrouvé dans la partie sud de la fouille. Des concentrations de mobilier y ont en revanche été mises en évidence. Tous ces éléments sont homogènes et témoignent de la présence d’un habitat au cours de l’âge du Bronze final IIb-IIIa (RSFO).
Également apparues dans le secteur nord de la fouille, deux fosses ont été datées de La Tène D2. Contenant un mobilier notamment amphorique, elles témoignent vraisemblablement d’un geste rituel. Mais le site auquel elles sont associées se développe manifestement plus au nord et nécessitera de nouvelles découvertes pour être mieux défini.
Les vestiges antiques sont généralement très arasés et de nombreux matériaux ont fait l’objet d’une récupération, compliquant parfois leur interprétation et leur datation. L’association des données récoltées lors de la fouille et de celles des précédentes découvertes nous a conduit à proposer l’hypothèse d’une agglomération secondaire.
Le site s’organise en effet autour de deux espaces de circulation assimilables à des rues, auxquelles s’ajoute un troisième dont le tracé a pu être restitué grâce aux sondages diagnostic de 2007. Ces rues forment notamment un espace rectangulaire mesurant 135 m par au moins 73 m, sa limite occidentale n’étant pas connue. Cet espace n’est occupé au centre que par un temple carré à plan concentrique, tandis que d’autres bâtiments jalonnent les côtés extérieurs de cet « îlot ». Si un seul de ces édifices, équipé notamment d’un portique, a pu être documenté sur presque toute sa surface, le plan des autres n’est que partiellement connu.
La partie orientale du périmètre de fouille voit également l’émergence de deux activités artisanales. Un moulin hydraulique occupant un édifice réaménagé et un four ayant produit des tuyaux en terre cuite semblent marquer une réaffectation du secteur qu’ils occupent.
La chronologie absolue demeure difficile à esquisser, en raison de la rareté d’ensembles de mobilier bien stratifiés et suffisamment abondants. On peut tout de même suggérer que la mise en place des rues intervient dans le courant du Ier siècle ap. J.-C. L’occupation plus ancienne est attestée par quelques structures mais elle n’est pas clairement définie. Enfin, si les bâtiments et les structures artisanales semblent abandonnés dans le courant du IIIe siècle, la continuité du site pendant l’Antiquité tardive est attestée par de la céramique et des monnaies découvertes sur un tronçon d’une rue. Mais les vestiges liés à cette période se trouvent apparemment dans un autre secteur.
La fouille aura également permis la mise au jour de nombreuses structures fossoyées appartenant au Moyen-Âge. Un seul fond de cabane a pu être attribué à l’époque mérovingienne. En revanche, les Xe-XIIe siècles, fourchette définie par le mobilier et quelques analyses C14, sont le cadre d’une occupation étendue. Au moins deux noyaux d’habitat construits sur poteaux porteurs associés à des fosses et à au moins un fond de cabane subcirculaire ont pu être mis en évidence. De plus, une série d’autres fonds de cabane de même type, vraisemblablement dévolus au travail du textile, a été découverte à proximité d’un four de la même période. Ils témoignent sans doute d’un secteur voué à la communauté et/ou, selon toute vraisemblance, à l’artisanat.


Revue de presse :


Bibliographie scientifique :

  • Hervé, Brunet, Gluhak 2016 : HERVÉ (C.), BRUNET (M.), GLUHAK (T.), « Champlitte Le Paquis (70): meules, objets métalliques et éléments structurels d’un moulin hydraulique antique », in JACCOTTEY (L.), ROLLIER (G.) (éd.), Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent. Des origines à l’époque médiévale et moderne en Europe et dans le monde méditerranéen. Actes du colloque international, Lons-le-Saunier, du 2 au 5 novembre 2011, Annales Littéraires de l’Université de Franche-Comté, 2016, pp. 149-160.


Commune : Champlitte

Adresse/lieu-dit : Le Paquis

Département/Canton : Haute-Saône

Année de fouille : 2011

Période principale d'occupation : Antiquité

Autres périodes représentées : Age du Bronze,Age du Fer,Moyen Âge

Responsable d'opération : Clément HERVE

Aménageur : Entreprise SILAC

Raison de l'intervention : Aménagement d'un bâtiment industriel

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)


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