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Noidans-lès-Vesoul - Le Pertuis


L’opération de fouille archéologique préventive qui s’est déroulée sur le site du Pertuis à Noidans-les-Vesoul (70) entre le 1er avril et le 16 mai 2019 s’inscrit dans le cadre d’un projet de lotissement comportant 32 pavillons. La découverte d’un bâtiment antique a motivé la prescription d’une opération afin de caractériser plus précisément cette occupation. À l’issue du diagnostic, les vestiges se composaient de radiers de fondation appartenant à un bâtiment, initialement interprété comme un « bâtiment de domaine agricole à module architectural de base » (Goutelard 2018 : 59).
  Après un décapage d’une superficie d’un peu plus de 4000 m², deux plans de bâtiments sont apparus. Le bâtiment principal semble avoir connu deux états principaux entre le début du Ier et le milieu du IIe siècles de notre ère. Lors du premier état, il se compose d’une grande pièce quadrangulaire de 72 m², bordé au NO et NE par un mur qui pourrait tout aussi bien matérialiser une extension mal préservée qu’une délimitation d’un espace extérieur. Par la suite, ce mur est abandonné et recoupé par plusieurs aménagements dans le but d’agrandir l’établissement. Ainsi, la pièce principale est préservée et est dotée en façade NE de deux pavillons d’angle débordant reliés par une galerie. À l’est, plusieurs pièces s’accolent à la pièce principale dans l’axe du pavillon NE. À quelques mètres de ce bâtiment, une petite construction s’étend sur environ 1 m² et s’apparente à une annexe. Les niveaux de sol ne sont pas préservés et le mobilier est relativement indigent. Si ces données lacunaires rendent difficile toute interprétation, le plan évoque une petite ferme antique, modèle fréquemment rencontré dans le Nord-Est de la France.
  Outre l’établissement rural antique, le site du Pertuis a livré des occupations inattendues datées de la Protohistoire et du haut Moyen-Âge. La première se matérialise par des couches de rejets déposées en bordure d’une dépression naturelle localisée juste en aval des bâtiments gallo-romains. Ces couches ont livré un mobilier céramique attribué à la transition de La Tène C2-D1. Elles accueillent une structure de combustion dont la fonction n’a pas pu être déterminée du fait d’un mauvais état de préservation. Malgré une seconde campagne de décapage dans le but de mettre au jour des structures contemporaines, peu de vestiges peuvent être rattachés de façon certaine à cette occupation. L’habitat en lien avec ces rejets n’a donc pas été identifié sur l’emprise explorée.
  Enfin, au sein de la dépression précédemment évoquée, plusieurs éléments en bois gorgés d’eau ont été identifiés. Ils se composent de deux madriers et d’un piquet en chêne, ainsi que de petits fragments indéterminés. Ils formaient probablement un aménagement de type palplanche, composé de planches ou madriers disposés sur chant et retenus pas des piquets plantés dans le substrat argileux. Une analyse dendrochronologique indique que ces bois ont été coupés, du moins pour le plus récent, dans le second quart du VIIe siècle. Cet aménagement doit être mis en lien avec une résurgence naturelle qui sourdait au moment de la fouille à 4 m de distance et permet de proposer l’hypothèse d’un modeste coffrage dans le but de préserver la source.



Revue de presse :


Commune : Noidans-lès-Vesoul

Adresse/lieu-dit : Le Pertuis

Département/Canton : Haute-Saône

Année de fouille : 2019

Période principale d'occupation : Antiquité

Autres périodes représentées : Age du Fer,Moyen Âge

Responsable d'opération : Jérôme BESSON

Aménageur : ResidenCiel

Raison de l'intervention : Aménagement d'un lotissement

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)