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Montbard - Pôle pédagogique et récréatif de l'Orangerie


Le secteur de l'Orangerie de Buffon : de la fortification médiévale aux prisons de l’époque moderne

La mairie de Montbard a engagé en 2019 un important programme de restauration du Parc Buffon. Ce vaste espace a été aménagé au XVIIIe siècle par le naturaliste Georges-Louis Leclerc de Buffon, sur les ruines d’un château médiéval. Par une politique d’acquisition des terrains contigus au château, il organisa les alentours en plusieurs terrasses successives, installa son hôtel particulier et aménagea une orangerie. Cette dernière se situe à l’est du château. Elle fut construite en plusieurs étapes à partir du milieu du XVIIIe siècle à l’emplacement d’un îlot urbain. C’est à cet endroit qu’un pôle pédagogique et récréatif a été aménagé conduisant à la réalisation d’un suivi de travaux et d’une étude du bâti. En concertation avec le maître d’œuvre RL&A Architectes et les entreprises mandatées, l’équipe d’Archeodunum est intervenue trois fois entre les mois de juillet 2020 et mars 2021.

L’objectif de l’étude archéologique et documentaire était de caractériser la nature, la fonction et la chronologie d’occupation du secteur du parc de l’Orangerie, afin de les mettre en perspective avec les occupations identifiées à proximité. Plusieurs problématiques ont ainsi été abordées : la fortification urbaine, l’habitat civil de la fin du Moyen Âge, le jardin de l’Orangerie de Buffon et enfin un lieu d’incarcération de l’époque moderne.

Lors du suivi de travaux, de nombreuses maçonneries ont été mises au jour. Elles représentent les différentes périodes d’occupation du secteur. La plus ancienne est représentée par le rempart urbain, dont une portion orientée nord-est/sud-ouest a été dégagée au nord. Une tour semi-circulaire était accolée contre la courtine, qui pourrait correspondre à celle figurée sur un dessin réalisé au début du XVIIe siècle. Les vestiges d’un îlot d’habitation, antérieur aux transformations opérées par le naturaliste au milieu du XVIIIe siècle, ont été mis au jour à proximité du rempart. Les murs dégagés appartiennent à des caves enterrées et dessinent un parcellaire dense. L’étude documentaire a permis d’identifier ces maisons, acquises par Georges-Louis Leclerc de Buffon en 1780. Ces acquisitions avaient pour but d’agrandir l’Orangerie construite en 1742. Dans son premier état, ce jardin s’organisait en parterres et comprenait une serre chauffée, dont un des angles a été mis au jour au centre de l’emprise. Une rue caladée contournait le jardin clôt au nord. L’agrandissement de l’Orangerie, après 1780, consista à aménager de nouveaux parterres et à construire une seconde serre chauffée, dans l’angle nord-est du jardin. Les murs de terrasse dégagés lors de cette opération correspondent précisément à ceux figurant sur un plan réalisé vers 1853.
Par ailleurs, trois caves sont connues dans la partie sud-est de l’emprise. La plus au sud a été mise au jour lors du suivi de travaux. L’arase du mur ouest et l’extrados de la voûte ont été partiellement dégagés au sein d’une tranchée de réseau électrique. La mise en œuvre et la position de cette cave, la rattache aux deux caves superposées situées un peu plus au nord, découvertes fortuitement avant les travaux. Ces deux caves ont fait l’objet d’une étude du bâti. L’analyse des graffiti recouvrant les enduits de ces caves a notamment permis de les interpréter comme des espaces d’incarcération. Des systèmes de comptage du temps sont en effet incisés, associés à de nombreux dessins, dont des bateaux de plus ou moins grandes dimensions. L’étude documentaire a confirmé la présence d’une prison à cet endroit entre 1726 et 1774.
L’Orangerie a été progressivement abandonnée à partir de la seconde moitié du XIXe siècle et l’espace a été utilisé pour l’école primaire, puis comme parking dans la seconde moitié du XXe siècle.


Retrouvez ici une actualité détaillant les premiers résultats de l'opération :


Quelques images du site :


Plan phasé des vestiges superposé à une vue aérienne de 2017. Fond © Geoportail

Vestiges de la tour semi-circulaire médiévale et du rempart

Bateau et comptages de temps dessinés sur le mur d’un des cachots (fausses couleurs)

Portrait incisé dans l’enduit de la cave haute. Le personnage porte un bonnet typique des marins du XVIIIe siècle

Plante en pot dessinée sur l’enduit de la cave haute (fausses couleurs).

Travail en cours sur les vestiges de l’Orangerie


Commune : Montbard

Adresse/lieu-dit : Pôle pédagogique et récréatif de l'Orangerie

Département/Canton : Côte-d'Or

Année de fouille : 2021

Période principale d'occupation : Moyen Âge,Période moderne

Responsable d'opération : Cécile RIVALS

Aménageur : Ville de Montbard

Raison de l'intervention : Aménagement d'un pôle pédagogique

Type de chantier : Sédimentaire/Etude du bâti (Fouille préventive)


Notice de présentation brut de fouille :