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Montbrison-Moingt - Sainte-Eugénie - Les Thermes


L’opération réalisée au 13, avenue Thermale à Moingt, sur la commune de Montbrison, s’est déroulé en été 2020 dans le cadre du projet d’aménagement paysager du Parc de « Sainte-Eugénie - Les Thermes ». Le site est dominé par une imposante demeure bourgeoise du XIXe siècle accolée à une église gothique formant un ensemble de près de 60 m de long par 12 m de hauteur. Ces bâtiments reprennent l’emplacement d’un vaste complexe thermal antique localisé à l’ouest de l’agglomération de Aquae Segetae (Moingt). Le site est réoccupé au Moyen Âge, d’abord comme grange dimîère, puis comme siège d’un prieuré après l’acquisition de la propriété par l’abbaye de la Chaise-Dieu en 1254. Le bâtiment sera ensuite doté d’une chapelle connue à partir du XVIe siècle sous le vocable de Sainte-Eugénie.
L’établissement religieux restera en fonction jusqu’à la Révolution et à la fin du XIXe siècle, sera transformé en demeure bourgeoise. Les fouilles entreprises en 1875 par l’architecte Dulac, chargé des travaux de restructuration, attestent pour la première fois le passé antique et médiéval du site (Dulac 1876). Environ un siècle plus tard, les recherches coordonnées par Ph. Thirion au début des années ’90 permettent de dresser un plan phasé du site (Thirion et al. 2011), complété récemment par les découvertes réalisées au diagnostic (Ferber 2019).
La présente prescription a pris la forme d’une fouille sédimentaire sur l’emprise de la future rampe d’accès au parc, en bordure sud-est du Clos (secteur 1), et d’une surveillance archéologique des travaux affectant les abords immédiats du bâtiment actuel (secteur 2).
Ici, une série de tranchées de faible profondeur ont permis de documenter plusieurs portions de maçonneries antiques, dont la plupart était déjà connue par les fouilles précédentes. Faute de mobilier discriminant, leur datation n’a pas pu être précisée.
L’un des sondages, situé à l’angle formé par la façade méridionale et le prolongement du pignon oriental (SD.1), a livré un petit ensemble d’aménagements qui rend compte des transformations intervenues au fil du temps dans la première pièce découverte par l’architecte Dulac au sud-est du complexe, interprétée par Ph. Thirion comme un probable calidarium.
La fin de l’occupation est marquée par un incendie, en adéquation avec l’hypothèse communément admise pour l’abandon définitif de l’ensemble thermal.

En ce qui concerne la période tardo-médiévale, la plupart des vestiges a été mise en évidence au sud-est du jardin (secteur 1). Ce secteur a révélé une occupation d’empreinte rurale globalement assez arasée mêlant structures en creux et aménagements en dur, dont un puits cuvelé et un probable mur en pierre sèche d’axe N/S. Signalons également deux fosses rapprochées recelant les carcasses de deux bovins enterrés suite à leur mort prématurée. Si la moitié des structures n’a fourni aucun indice de datation, le peu de mobilier collecté permet de placer ces vestiges dans une fourchette chronologique comprise entre les XIVe et XVIe siècles, correspondant à la première occupation prieurale du site. À cette période peuvent être attribués aussi une portion de mur, que l’on attribue au bâtiment aménagé contre la façade méridionale de la chapelle peu après sa construction, et un épais niveau rubéfié adossé à l’ancienne enceinte toujours visible sur le cadastre napoléonien.
Les tranchées ouvertes en périphérie du bâtiment actuel ont révélé aussi les traces fragmentaires d’un bâti plus récent, représenté notamment par une galerie couverte de moins de 2 m de large construite au XIXe siècle pour relier le bâtiment de l’Aumônerie à la nef de l’église par une entrée secondaire.


Commune : Montbrison-Moingt

Adresse/lieu-dit : Sainte-Eugénie - Les Thermes

Département/Canton : Loire

Année de fouille : 2020

Période principale d'occupation : Antiquité

Responsable d'opération : Marco ZABEO

Aménageur : Ville de Montbrison

Raison de l'intervention : Aménagement de parc

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)