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Castelnaudary - Quinquiris


Le projet d’aménagement sur près de 150 hectares de la PRAE Nicolas Appert au sud de Castelnaudary a donné lieu à plusieurs opérations de diagnostics et de fouilles. de janvier à mai 2012, la troisième tranche des fouilles, au lieu-dit Quinquiris, concernait une surface totale de 5 ha, divisée en 5 zones. Cette opération avait pour but de percevoir et de compléter les données sur l’occupation humaine de ce secteur. Près de 1000 structures, datées du Néolithique final à l’Antiquité, ont ainsi pu être identifiées.
La zone située le plus au sud de la fouille révèle une occupation du Néolithique final (groupe de Véraza) et se caractérise par la présence d’une zone d’ensilage. Ces fosses de stockage ont livré du mobilier céramique et lithique caractéristique de cette période. des témoins de cette même période se retrouvent en zone 3, mais, à la différence de la zone 1, ils reflètent davantage une vocation domestique.


La fréquentation du site se poursuit à l’âge du Bronze ancien/moyen. si des fosses d’extractions, un puits et quelques fosses apparaissent éparpillés dans la plupart des espaces fouillés, c’est surtout la présence de plusieurs sépultures qui caractérisent l’occupation à cette période. Cinq sépultures multiples et une fosse contenant quelques restes humains ont ainsi été identifiées sur le site. La majeure partie d’entre elles (4) se concentrent dans la zone 7, au nord-ouest de la Prae Nicolas Appert. Bien que le mobilier soit très rare dans ces structures, des analyses 14C ont confirmé une attribution au Bronze Moyen pour ces cinq sépultures multiples. Ces sépultures contenaient de 5 à 10 individus. leurs creusements circulaires, à parois verticales ou concaves et à fond plat, évoquaient une fonction première de silo. L’étude des carporestes n’a pas pu confirmer cette hypothèse. un système de banquette réservée dans le substrat a été observé dans l’une de ses sépultures. Par ailleurs, la disposition des individus dans les fosses suggère une introduction du corps par le sommet, évoquant des structures de type « hypogée », proche d’exemples connus en Catalogne. La plus imposante de ces quatre structures présente des particularités dans son organisation. en effet, le comblement de cette fosse montre la succession entre des dépôts de faune (animaux entiers) à la base de celle-ci et les restes perturbés d’individus disposés au sommet de la structure dans un second temps. si la vocation cultuelle ou funéraire de la fosse ne change visiblement pas, les deux types de dépôts évoquent un changement de pratiques au cours du temps.
Le Bronze final est, quant à lui, uniquement représenté par quelques fosses en zone 7 et par une sépulture individuelle.


La principale implantation sur ce site, datée du VIe/Ve s. a. C., montre une forte concentration de structures en creux révélant une zone d’habitat assez dense (construction sur poteaux porteurs et parois en torchis). deux phases consécutives ont pu être observées : 525/475 a.C et 475/400 a.C. Ces deux occupations sont majoritairement représentées en zone 6. les bâtiments montrent une certaine variabilité dans leurs plans. si la plupart sont des modules rectangulaires formés de 4 poteaux et couvrant une surface autour de 10 m2, certains sont beaucoup plus vastes et possèdent une abside. De plus, un espace mieux conservé en zone 6 a permis d’observer les niveaux de destructions d’un bâtiment et de ses parois en torchis. un bâtiment, attribué à la deuxième phase, s’implante visiblement par-dessus. en plus de changer d’orientation, il semble que la technique de construction utilisée évolue également. les fosses et les silos, associés à ces bâtiments, livrent un mobilier détritique important (amphores massaliètes, céramiques et restes fauniques).


Au IIe/Ier s. a. C., seules quelques rares structures (fosses, fossés) témoignent d’une fréquentation à l’est du site. Ces quelques indices sont à mettre en relation avec l’occupation beaucoup plus dense mise au jour sur les fouilles des tranches 1 et 2 de la PRAE Nicolas Appert.
Enfin, l’Antiquité se caractérise par une occupation rurale du secteur. Si les fossés parcellaires structurent largement le paysage, notamment en zone 5, les autres structures restent rares. la présence d’un bâtiment léger (annexe agricole) associé à deux puits, un four domestique, ainsi que des fosses d’extraction témoigne d’une exploitation de ces terres à l’Antiquité, sans doute à mettre en lien avec les établissements identifiés à proximité.
Enfin, une sépulture isolée représente le seul témoin de l’Antiquité tardive du site. Datée du Ve s. p.C., elle est également à mettre en relation avec les vestiges environnants.


Commune : Castelnaudary

Adresse/lieu-dit : Quinquiris

Département/Canton : Aude

Année de fouille : 2012

Période principale d'occupation : Age du Bronze,Age du Fer

Autres périodes représentées : Néolithique,Antiquité

Responsable d'opération : Aurélien ALCANTARA

Aménageur : Syndicat Mixte du parc régional d’activités économiques de Castelnaudary-Lauragais

Raison de l'intervention : Aménagement de ZA ou ZI

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)