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Lussery-Villars - La Chapelle


Le site est fréquenté pour la première fois au HaA/HaB, entre -1150 et -800 environ. Cette datation a été obtenue par une petite quantité de céramique qui a été isolée du lot de céramique gallo-romaine et qui provient d’une couche d’occupation résiduelle. Aucune structure associée n’a été mise en évidence.

Après un hiatus de huit siècles environ, la première phase d’occupation se situe entre le changement d’ère et le milieu du 1er s. ap. J.-C. Cette fréquentation, dont les attestations sont ténues, est associée à une architecture en matériau léger, dont le plan n’est pas lisible en raison du mauvais état de conservation des vestiges associés, en partie détruite lors de la mise en place de la villa.

Cette datation est confirmée par la présence d’éléments de la même période dans des ensembles plus récents, l’occupation précoce du site est donc avérée, bien que difficile à établir précisément. Malheureusement, il n’est pas possible de proposer une hypothèse de datation précise sur la base de ces quelques éléments.

La phase principale d’occupation voit la construction d’une villa au milieu du 1er s. ap. J.-C. Les investigations, sur une surface de 240 m2, ont permis de mettre au jour l’extrémité sud de la pars urbana d’une villa gallo-romaine. La majeure partie de cet édifice se prolonge en direction du nord, hors de l’emprise des travaux. La pars rustica, devrait logiquement être située à l’est.

Une double rangée de locaux, délimités par des murs maçonnés et des parois en terre et en bois sur des sablières basses, ont été mis en évidence. Au moins trois pièces étaient ornées d’enduits peints muraux qui se sont effondrés par plaques superposées et dont l’état de conservation est exceptionnel. Au contact des sols en terrazzo, le départ des enduits encore en place met en relief le négatif de deux sablières basses. Des éléments appliqués au plafond ont également été découverts. Dans la plupart des cas, seuls les chevrons d’accrochage sont visibles, car les plaques sont généralement tombées la partie peinte contre le sol. Dans les cas contraires, elles laissent entrevoir plusieurs décors, dont la restitution ne sera possible qu’après le dégagement et l’étude en laboratoire des éléments prélevés.

Hormis ces trois locaux , les autres ont été arasés jusque sous les niveaux de circulation et les murs les délimitant presque intégralement récupérés. L’état de conservation des vestiges qui se prolongent en direction du nord semble nettement meilleur que celui mis en évidence dans l’emprise de la fouille.

Le corps de bâtiment est bordé à l’est par une galerie à colonnade et une cour dont les niveaux de circulations ont disparu, comme la plupart des murs, dont les moellons ont été récupérés jusqu’à une époque récente.

En raison de l’arasement de la plupart des niveaux de circulation et de la récupération des murs, le phasage des occupations de la pars urbana ne peut être établi. Ainsi, le mobilier céramique étudié couvre de manière générale le 1er s. ap. J.-C. Si presque toutes les formes perdurent une partie du 2e s., le reste du corpus ne nous permet pas d’assurer une telle durée d’occupation. Celui-ci témoigne donc vraisemblablement d’une continuité d’occupation au moins au 2e s., hors de la zone explorée. 

L’étude de la verrerie permet de dégager la même tendance générale. L’absence totale de verre incolore caractéristique du 2e s., utilisé pour la production notamment des coupes à marli retombant (AR 16), des gobelets cylindriques AR 38 et des bols cylindriques Isings 85b, types en général abondants dans des contextes du 2e s., permet de supposer que la villa, du moins la zone fouillée en 2012, aurait connu une fréquentation très partielle, voire un abandon, peu après le début du 2e s. A tout le moins dans le secteur investigué, l’analyse du mobilier pourrait indiquer que le bâtiment est abandonné assez tôt dans le courant du 2e s.

La dernière trace d’occupation du site date de l’extrême fin du 4e s. au début du 5e s. En effet, 11 monnaies émises entre 383/88-406, et qui font partie d’un lot de 34, ont été mises au jour sur une surface très restreinte. Leur répartition spatiale mérite quelques commentaires. Comment interpréter une telle concentration à l’extérieur des bâtiments ? L’importance de la fourchette chronologique que recouvre leur date d’émission et la diversité des types rencontrés, ne militent pas pourun trésor monétaire. Il est plus plausible que nous ayons mis en évidence un déblaiement d’anciens dons monétaires votifs, tels qu’on les rencontre dans les sanctuaires.


Commune : Lussery-Villars

Adresse/lieu-dit : La Chapelle

Département/Canton : Vaud

Année de fouille : 2012

Période principale d'occupation : Antiquité

Autres périodes représentées : Age du Bronze

Responsable d'opération : François MENNA

Aménageur : Non renseigné

Raison de l'intervention : Projet immobilier

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)