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Chantenay-Saint-Imbert - La Grande Montée


L’opération d’archéologie préventive menée à Chantenay-Saint-Imbert « La Grande Montée » a précédé les travaux d’aménagement de la nationale 7. La prescription a porté sur deux secteurs distincts - A et B - séparés d’une centaine de mètres et couvrant respectivement 2500 m² et 3400 m². Le premier a livré deux espaces funéraires, celui au nord de l’emprise est centré sur la période augusto-tibérienne et le Ier s. apr. J.-C. et le second, au sud, sur l’Antiquité tardive. Le deuxième secteur se caractérise par une occupation rurale du Haut-Empire.

L’espace funéraire le plus précoce a livré neuf sépultures secondaires à crémation caractérisées par l’utilisation de vases ossuaires associés à des récipients en céramique servant de couvercle. Les types de vases utilisés pour le dépôt des os sont atypiques, il s’agit en effet essentiellement de vases provenant du service à liquide et de petites dimensions. Ils se caractérisent également par la présence de traces suggérant leur passage sur le bûcher. Un seul cas de vase ossuaire en verre a été recensé, il est associé à des fragments de miroir. Le mobilier d’accompagnement est restreint. Hormis le miroir, deux fibules, une cuillère à fard et un bracelet en alliage cuivreux ont été mis au jour à l’intérieur des contenants cinéraires.
Ces tombes sont associées à d’autres structures liées à la sphère funéraire telles que des « dépôts d’offrandes » ou des fosses de rejets de crémation. Trois inhumations, également datées de la période augusto-tibérienne, complètent cet ensemble funéraire. Les squelettes ne sont pas préservés mais l’agencement du mobilier céramique permet de les identifier comme telles.

La seconde nécropole, datée du IVe s. apr. J.-C., est composée de 14 inhumations. Ici encore, les squelettes ne sont pas conservés à l’exception de quelques couronnes dentaires dans quatre d’entre elles. Un groupe de dix tombes se distingue au nord selon une même orientation sud-est/nord-ouest, tandis que les autres sépultures présentent des orientations différentes. Des clous de chaussures ont été mis au jour dans quatre tombes. Si les chaussures ont pu être portées par le défunt lors de sa mise en terre (leur position concorde alors avec celle de la tête), dans un cas au moins elles ont été déposées à côté du corps. Le mobilier d’accompagnement est abondant et particulièrement bien conservé. Il s’agit principalement de vaisselle en céramique (marmites tripodes, gobelets hauts, assiettes, coupelles…) mais également de quelques gobelets et d’un balsamaire en verre. En l’absence de squelette l’identification des modes d’inhumation a été difficile à établir, toutefois la présence de contenants en bois de type cercueil a pu être mise en évidence.

Le second secteur (B) a livré une petite occupation rurale datée entre la fin du Ier s. apr. J.-C. et le IIIe s. apr. J.-C. Les vestiges sont assez rudimentaires : les fondations d’un mur associé à un niveau de démolition principalement caractérisé par la présence de tuiles et d’un niveau d’incendie, 39 trous de poteau, 16 fosses (principalement des fosses dépotoirs), un puits, deux fossés et deux structures linéaires s’apparentant à des lambeaux de niveaux de circulation. Une sépulture à inhumation a été fouillée lors de l’opération de diagnostic. Elle est isolée au sud de l’emprise et a été datée des IIe-IIIe s. apr. J.-C.

Chantenay-Saint-Imbert est déjà identifiée comme une agglomération secondaire d’époque romaine située à proximité de l’axe routier reliant Varennes-sur-Allier et Nevers (qui reprend le tracé actuel de la nationale 7), tandis qu’une autre voie partirait de Chantenay vers le nord, pour relier l’axe Autun/Bourges. Le site de la « Grande Montée » se situe à environ 1,5 km au nord-ouest de l’agglomération de Chantenay-Saint-Imbert pour laquelle une nécropole urbaine est par ailleurs déjà connue aux abords de la ville. Les deux espaces funéraires présentés ici se rattachent donc très probablement à des habitats ruraux qui n’ont pas encore été repérés, le lien avec l’occupation rurale du secteur B n’étant pas envisageable d’un point de vue chronologique.


Bibliographie scientifique :

  • Hervé, Ancel 2016 : HERVE (C.), ANCEL (M.-J.), « Chantenay-Saint-Imbert (Nièvre) : assemblages céramiques dans différentes structures liées aux rites de crémation et d’inhumation (Auguste-Tibère) et dépôts de vases dans des sépultures du Bas-Empire. », in RIVET L. (dir.), SFECAG, Actes du congrès d’Autun (5-8 mai 2016), pp. 337-346.


Quelques images du site :


Fibule déposée avec les ossements dans le vase cinéraire Ier s. apr. J.-C.

Vase ossuaire en verre Ier s. apr. J.-C.

Décapage en cours de la nécropole

Inhumation du IVème s. apr. J.-C.

Détail des vases d’une inhumation du IVe s. apr. J.-C.

Mobilier d’une inhumation du IVe s. apr. J.-C. Cliché Antoine Mallier, © Bibracte

Gobelet en verre d’une inhumation du IVe s. apr. J.-C. Cliché Antoine Mallier, © Bibracte

Fondations du bâtiment principal de l’occupation rurale du Haut-Empire


Commune : Chantenay-Saint-Imbert

Adresse/lieu-dit : La Grande Montée

Département/Canton : Nièvre

Année de fouille : 2014

Période principale d'occupation : Antiquité

Responsable d'opération : Marie-José ANCEL

Aménageur : DREAL Bourgogne

Raison de l'intervention : aménagement routier

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)


Plaquette de présentation du site