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Rieux-Volvestre - Centre Bourg


Dans le cadre de la mise en œuvre du réseau d’assainissement collectif de Rieux-Volvestre, il a été prescrit et réalisé un suivi archéologique de travaux. Les travaux se sont déroulés en deux tranches ; une première a eu lieu entre juillet et septembre 2014 alors que la seconde a eu lieu entre mars et juin 2015. La première tranche a concerné la place du Préau, la rue de la Bastide et le chemin du Moulin de l’Abbé.
Située au sud-est de la Haute-Garonne, la ville s’implante dans un méandre de l’Arize. Les origines de Rieux-Volvestre sont méconnues. De rares traces d’occupations gallo-romaines sont signalées sur la commune. Le village de Rieux est mentionné dès la fin du XIIe siècle et il dispose de consuls dès le milieu du XIIIe siècle.
Le château est mentionné en 1238. Il prend certainement place sur la rive droite de la Garonne, à l’emplacement de l’actuel cimetière dont le toponyme « la Casterette » est toujours mentionné sur le plan cadastral dit « napoléonien ».
L’église dédiée à Notre-Dame est une paroisse jusqu’au moment de se son érection en cathédrale et donc de l’évêché de Rieux en 1317.
Les travaux ont permis de révéler la présence d’une zone d’inhumation sous la place du Préau. Les sépultures apparaissent dans une matrice argileuse dont il impossible de différencier l’encaissant du comblement. De fait, il n’a pas été possible de déterminer les contours des fosses. Ce sont au total neuf individus qui sont inhumés sur une superficie d’environ 15 m². L’orientation des squelettes oscille entre ouest/est et nord-nord-ouest/sud-sud-est. La tête du défunt est toujours placée du côté situé entre l’ouest et le nord-nord-ouest. Un seul niveau de sépulture a été perçu mais, compte tenu de l’exiguïté de la fenêtre, il est possible que plus d’un niveau subsiste. Il est également probable que l’espace d’inhumation se développe plus sous largement sous l’actuelle place du Préau. Une datation 14C a livré une fourchette chronologique entre 1451 et 1632.
L’extension du faubourg médiéval et moderne de la Bastide a été mise en évidence lors de la mise au jour du pont d’entrée de la ville. Il est bâti au moyen de briques liées par un mortier de chaux et se compose d’une voûte en plein cintre prenant appui contre deux culées disposées à l’est et à l’ouest. La voûte dispose également d’un bandeau de voûte extradossé. Elle est surmontée du vestige du tablier. Le pont présente des dimensions conséquentes (7,40 m de long pour 3,5 m de large) ; il est orienté nord-sud et enjambe un fossé.
Ce fossé, orienté nord-sud, est large de 6,40 m et se développait vraisemblablement entre les deux bras de l’Arize selon un axe nord-sud. Le fossé est maintenu sur ses bords est et ouest par des escarpes et contre-escarpes (au moins à proximité du fossé) bâties au moyen de briques liées par un mortier de chaux.
Associé à ces deux éléments, d’imposantes fondations ont été identifiées. Elles se caractérisent par des galets de grandes dimensions noyés dans un mortier de chaux sableux. Disposées contre le pont et en amont de celui-ci, ils correspondent aux vestiges de la tour-porte du faubourg désigné dans les compoix du XVIe siècle comme la porte du « barry de la Bastide et de Notre Dame du portal ».
Ce système de voirie et de défense, mis en place afin de protéger et délimiter le faubourg de la Bastide, est probablement édifié au plus tard dans la première moitié du XIVe siècle.
Enfin, et de manière plus anecdotique, un tronçon d’égouts bâti au moyen de briques liées au mortier de chaux a été reconnu. Son mode de construction le rattache à la période moderne voire à l’époque contemporaine.
La seconde phase du suivi a concerné la place de la caserne, les rues de la Coquère, des Murs de la Ville (ou rue des Fossés de la Ville selon le cadastre actuel), des Fossés de la Bastide, de l’Hôpital et la Grande rue Saint-Cizi.
Sur la place de la Caserne, cette seconde phase de travaux a permis de révéler la présence d’une imposante structure fossoyée large de 14 m et observée sur une profondeur de 1,80 m (le fond de la structure n’ayant pas été atteint). Cette structure, interprétée comme un fossé, présente des parois évasées et pourrait présenter un profil en V. Ce fossé est au contact immédiat, dans sa partie sud-ouest, d’un mur bâti en briques assisées régulièrement et liées au moyen d’un mortier de chaux fin et compact. Cet ensemble correspond à la première fortification de Rieux-Volvestre associant fossé, enceinte et porte ou tour-porte qui est déjà édifié à la fin du XIIIe siècle. Toujours place de la Caserne, plusieurs murs ont été mis au jour dont certains correspondant avec certitude à des caves. Ces murs témoignent de la trame parcellaire préexistante à l’édification de la place.
Une seconde zone d’inhumation a été mise en évidence sur la place, après celle mise au jour en 2014. Les sépultures apparaissent dans une matrice limono-argileuse dont il impossible de différencier l’encaissant du comblement. De fait, il n’a pas été possible de déterminer les contours des fosses qui apparaissent entre 0,30 et 0,40 m sous le niveau de la place. Ce sont au total six individus qui sont inhumés sur une superficie d’environ 30 m². L’orientation des squelettes se fait selon un axe nord-nord-ouest/sud-sud-est. Un seul niveau de sépulture a été perçu mais, compte tenu de l’exiguïté de la fenêtre, il est possible que plus d’un niveau subsiste. Il est également probable que l’espace d’inhumation se développe plus largement sous l’actuelle place de la Caserne et en direction de l’ancienne gendarmerie (parcelles 768 et 770, section E, feuille 02). Deux autres sépultures ont été mises au jour au sud de la place de la Caserne dans la rue des Murs de la Ville (fig.4). Elles apparaissent dans une matrice argileuse dont il impossible de différencier l’encaissant du comblement. Comme précédemment, l’orientation des squelettes se fait selon un axe nord-nord-ouest/sud-sud-est. Un seul niveau de sépulture a été perçu mais, compte tenu de l’exiguïté de la fenêtre, il est possible que plus d’un niveau subsiste. Il est également probable que l’espace d’inhumation se développe plus largement sous l’actuelle rue des murs de la ville ou sous les parcelles adjacentes.
Ces sépultures se situent en périphérie de l’ensemble conventuel des Cordeliers dont l’église est consacrée à la fin du XIVe siècle. Les datations 14C obtenues sur deux squelettes nous livrent une fourchette chronologique comprise entre 1269 et 1413. Il semblerait donc que cet espace funéraire corresponde au cimetière du couvent des Cordeliers.
Le long de la rue des Murs de la Ville, un mur bâti en briques et galets en assises alternées et liés au moyen d’un mortier de chaux compact a été aperçu. Il est orienté perpendiculairement à l’axe de la rue. Un important niveaux de remblais et/ou de démolition a été aperçu, immédiatement après le mur, sur l’essentiel du parcours de la rue. Plusieurs éléments lapidaires ont été relevés dans ce niveau, notamment un chapiteau engagé décoré de feuilles de vignes et recouverte d’un enduit blanc et un fût de colonne engagée décoré de cannelures recouvertes d’un enduit de couleur jaune, rouge et ocre (il est fortement possible que ces teintes soient dues à la dégradation du pigment). Ces éléments proviennent probablement du couvent des Cordeliers, dont certains vestiges (trois murs) ont été observé le long de la rue des Murs de la Ville.
La rue de la Coquère a révélé la présence de quelques fosses de petites dimensions et d’une fosse de dimensions très importantes dont les vocations sont inconnues.
Les travaux de la Grande rue Saint-Cizi ont permis de mettre au jour un niveau de circulation et de dépotoir courant tout le long de la rue et confirmant l’ancienneté de cet axe de circulation. L’abondant mobilier céramique offre une datation pour ce niveau comprise entre le XIe et le XIIIe siècle. Ce niveau est recouvert par deux autres niveaux de circulations, l’un datant probablement de la fin du Moyen Âge et ayant fonctionné jusqu’au début du XVIIIe siècle tandis que le dernier niveau de circulation a pu être en fonction durant la fin de l’Époque moderne et le XIXe siècle.
Les tranchées le long de la rue de l’Hôpital et de la rue des Fossés de la Bastide n’ont révélé aucune trace de vestige. En ce qui concerne la rue de l’Hôpital, la remontée du niveau de grave n’a pas permis la conservation de potentiels vestiges à l’exception d’un niveau charbonneux lenticulaire. La rue des Fossés de la Bastide présente une stratigraphie succincte composée d’un niveau de remblais formé de fragments de briques et de tuiles reposant sur le substrat argileux.


Revue de presse :


Bibliographie scientifique :

  • Gourvennec 2016 : GOURVENNEC M., « 31- Rieux-Volvestre - centre bourg », Bilan Scientifique de la région Midi-Pyrénées 2014, Toulouse : Ministère de la Culture et de la Communication (SRA Midi-Pyrénées), pp. 116-119.

  • Gourvennec 2017 : GOURVENNEC M., « 31- Rieux-Volvestre - centre bourg », Bilan Scientifique de la région Midi-Pyrénées 2015, Toulouse : Ministère de la Culture et de la Communication (SRA Midi-Pyrénées), pp. 89-90.

  • Gourvennec 2020
    GOURVENNEC M., « Un village et son espace : urbanisme et évolution topographique de Rieux-Volvestre (Haute-Garonne) à travers l’exemple du Faubourg de La Bastide », in PASSARIUS O., CATAFAU A. (éd.), L’archéologie au village. Le village et ses transformations, du Moyen Âge au premier cadastre. Actes du colloque de Perpignan (Palais des Rois de Majorque, 20 - 22 septembre 2017), vol. 36, Carcassonne : CAML, coll. « Supplément », pp. 15-25.


Commune : Rieux-Volvestre

Adresse/lieu-dit : Centre Bourg

Département/Canton : Haute-Garonne

Année de fouille : 2014

Période principale d'occupation : Moyen Âge

Autres périodes représentées : Période moderne,Epoque contemporaine

Responsable d'opération : Michaël GOURVENNEC

Aménageur : Commune de Rieux-Volvestre

Raison de l'intervention : Aménagement de réseaux

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)