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La Tour-de-Peilz - Place des Anciens Fossés


Les fouilles archéologiques font suite au projet de construction d’un parking souterrain à la Place des Anciens Fossés à La Tour-de-Peilz, qui est située dans une région archéologique sur 4400 m2. Les travaux menaçaient de destruction une partie du système défensif du bourg médiéval.

L’histoire de la construction de la muraille, de la contrescarpe et du mur de braie était uniquement connue par les sources documentaires. Les structures mises au jour sont principalement connues grâce aux plans cadastraux dont le plan le plus ancien a été levé par Grenier en 1698. Il est suivi d’un autre daté de 1764 qui montre une extension du parcellaire qui englobe le fossé, où quelques jardins et vergers ont été implantés. Sur le plan suivant, daté de 1842, le fossé a été entièrement comblé et la surface transformée en place publique. 

En 1282, la ville de La Tour-de-Peilz est fondée par Philippe de Savoie. Le rempart est construit entre 1288 et 1294 en même temps que les braies (Grandjean, 1984). 

Deux tronçons de la contrescarpe ont été mis au jour dans la partie sud-est du chantier. L’angle intérieur qu’ils forment mesure 110°, en conformité avec les anciens plans cadastraux, dont le plus ancien, levé par Grenier date de 1698. Seules les premières assises des fondations sont conservées.

Six tronçons du mur de braie ont été mis en évidence, sur une longueur cumulée qui s’élève à 93,20 m sur une distance de 240 m. L’état de conservation des vestiges est très inégal en raison de plusieurs facteurs. 

Sans ordre d’importance, mentionnons la récupération des pierres au moment de l’abandon des murs et leur éventuel délabrement, la mise en place d’une forte densité de services sans aucun diagnostic archéologique et peut-être le manque de communication entre les partenaires lors des travaux de terrassements. 

Le premier tronçon (M3a), d’une longueur de 41 m, est conservé sur une hauteur maximale de 2,40 m. L’élévation a été arasée jusqu’au sommet des fondations, au droit de la parafouille, sur une distance de 21 m. Son prolongement, dégagé sous surveillance archéologique, est mieux conservé, puisqu’il s’élève jusqu’à une hauteur maximale de 2,20 m avant d’être coupé par un collecteur moderne.

Le deuxième tronçon (M3b) a été mis au jour à une distance de 15 m du premier. Il est conservé sur une longueur de 27,50 m et une élévation maximale de 2,30 m. Le suivant (M3c), mis au jour à 40 m du précédent, était mis au jour sur une hauteur de 1,95 m et sur une longueur de 15 m. Il est suivi du quatrième (M3d) situé à une distance de 20 m sur une longueur de 8,20 m et une hauteur maximale de 2,20 m. Absent sur 18,50 m de longueur, le dernier tronçon (M3e) mesure 11,50 m de longueur et une hauteur maximale de 2,50 m. Au delà, sur les 30 m restants, le mur de braie avait été détruit lors de terrassements plus anciens. 

Le côté visible du mur est parementé avec plus de soin. Il porte les traces des nombreuses reprises et réfections qui se sont succédées sur tous les tronçons mis au jour. L’analyse des murs a mis en évidence une grande variété des techniques de construction en maçonnerie. Le soin apporté à la construction de ce mur est fort variable, au gré des réfections et probablement du professionnalisme des maçons mandatés et des ressources financières dévolues. La qualité du travail de maçonnerie est variable. Ainsi, par endroit le mur est soigneusement parementé et présente des assises régulières constituées de matériaux équarris avec précision. Ailleurs, elle est moindre et peut même être inspirée de la technique des murs en pierre sèche. Ces différences dénotent de l’absence de règles contraignantes inscrite dans la durée pour ce type de structure.

Le fossé mesure entre 8 et 10 m de largeur ce qui est dans la norme pour les constructions militaires savoyardes. Il présente un profil en « U » dont les bords sont maintenus verticalement par la contrescarpe et le mur de braie, rendant leur stabilité optimale en cas de sape ou de problème de statique, sur une hauteur minimale de 2,40 m. A l’origine, les deux murs devaient se dresser au-dessus du fossé. Le fond est horizontal latéralement et présente une légère pente descendante en direction du nord-ouest. 


Commune : La Tour-de-Peilz

Adresse/lieu-dit : Place des Anciens Fossés

Département/Canton : Vaud

Année de fouille : 2014

Période principale d'occupation : Moyen Âge

Autres périodes représentées : Période moderne

Responsable d'opération : François MENNA

Aménageur : Non renseigné

Raison de l'intervention : Construction d'un parking

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)