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Yvonand - Mordagne


L’intervention réalisée a permis de mettre en évidence les restes d’un bâtiment encore inconnu, fonctionnant probablement avec la pars urbana de la villa gallo-romaine de Mordagne. Il s’agit de deux murs chaînés à angle droit (M 389 / M390) dont les orientations sont identiques au plan général des constructions reconnues sur le site. Le soubassement d’un troisième mur qui pourrait appartenir au même édifice a également été identifié, mais la relation directe entre les différentes structures n’a pas pu être établie. Enfin, la fouille a encore révélé un solin de pierres sèches qui prolonge le plan de bâtiments en terre et bois déjà reconnus sous la rue de Mortaigue.

L’observation attentive des profils stratigraphiques a démontré la densité de l’occupation dans ce secteur, matérialisée par une succession de couches archéologiques qui ont généralement été caractérisées. La chronologie relative des différents niveaux et des structures rencontrés a également pu être établie. 

La zone fouillée semble avoir connu une première phase d’aménagement représentée par une couche de démolition contenant des blocs calcaires et plusieurs fragments de tuiles, dont un raté de cuisson qui suggère la présence d’un four de tuilier. En l’absence de fouille planimétrique, le sol de ce premier état n’a pas été clairement identifié mais il devrait vraisemblablement être recherché à l’interface avec le remblai sous-jacent (c.10), bien visible dans la section sud-ouest ; le niveau d’argile indurée qui recouvre partiellement ce dernier en constitue peut-être les vestiges.

Des remblais ont ensuite recouvert les restes de ces premiers aménagements, avant l’édification d’un nouveau bâtiment (M 389 et M 390) dont les parements étaient peut-être revêtus d’enduits à la chaux blancs. C’est également à ce moment que des constructions légères semblent être implantées à proximité. Une épaisse couche de démolition, moins marquée vers le sud-ouest, constitue le terme de cette deuxième phase d’occupation. 

Bien que peu abondant, le mobilier céramique désigne une fourchette chronologique entre le dernier tiers du premier et le deuxième siècle, voire une partie du troisième.

En l’état actuel des recherches, il n’est pas possible de proposer la fonction des constructions identifiées. Toutefois plusieurs indices tendent à inscrire les restes de maçonneries mis au jour dans la continuité de la pars urbana de la villa de Mordagne. En effet, les niveaux d’enduits observés, de même que les divers fragments de plaquage en calcaire récoltés, témoignent d’un raffinement architectural comparable à celui du corps principal de l’établissement. En outre, des nodules de mortier de tuileau et des fragments de pilettes en terre cuite ont également été retrouvés dans l’emprise de la fouille. Ces éléments, qui ne peuvent pas être directement rattachés à une couche, suggèrent la présence d’aménagements hydrauliques ainsi que d’installations de chauffage hypocausté. 

On retiendra que l’opération s’est avérée fructueuse, dans le sens où elle a permis la récolte de données inédites dans une zone périphérique encore peu connue. Toutefois, le substrat naturel n’a été atteint que ponctuellement et le fond des couches d’occupation adjacentes aux maçonneries découvertes n’a pas été atteint. Le couvert réalisé recouvre donc une réserve archéologique comprenant des niveaux de démolition et de probables niveaux de sol. niveaux de sol. En cas de réaménagement ultérieur, la fouille planimétrique de ces vestiges permettrait sans doute de préciser la nature et la fonction des aménagements reconnus.


Commune : Yvonand

Adresse/lieu-dit : Mordagne

Département/Canton : Vaud

Année de fouille : 2013

Période principale d'occupation : Antiquité

Responsable d'opération : Dorian MAROELLI

Aménageur : Particulier

Raison de l'intervention : Construction d'une chaufferie

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)