La fouille d’Arzier-Le Muids, CSI Le Bix fait suite à une campagne de sondages positifs (novembre 2023) sur l’emplacement du futur centre scolaire intercommunal. L’exploration des 2800 m² a permis la mise au jour d’un site inédit, hors des régions archéologiques recensées. Ce dernier se développe sur la berge orientale d’un paléochenal. La datation du comblement des structures – mal conservées –, notamment par 14C, permet de proposer une occupation du site comprise entre le Néolithique final (Horgen occidental) et le Moyen Âge (13ème s. ap. J.-C.). La phase d’occupation principale a livré de rares structures fossoyées ainsi qu’un important corpus de céramique attribué à la seconde moitié de l’âge du Bronze moyen (BzC) ou au début du Bronze récent (BzD1). Ce dernier est en lien avec une série de litages anthropiques piégés dans un réseau de bioturbations (chablis), associé à une couche de rejet dans l’emprise de la rivière qui se développe vers l’aval. Le sédiment de cette couche de rejet est caractéristique d’une phase de stagnation des eaux, induisant que l’installation du Bronze moyen se situe aux abords d’une rivière avec un très faible débit ayant créé un milieu palustre. Les observations géomorphologiques indiquent une reprise du courant à la fin de l’âge du Bronze impliquant par là même une forte érosion. Celle-ci va mener à un arasement massif du site et à la disparition probable de la majorité des structures. La dynamique fluviatile va dès lors alterner entre les phases incisives et les phases dépositionnaires, aboutissant à un comblement graduel du lit de la rivière. Ces dernières vont charrier une série d’indices d’occupations échelonnés entre la fin de l’âge du Fer et le Moyen Âge, impliquant une occupation de ces périodes aux alentours du site. Une série de structures drainantes récentes ont également été mises en évidence.

 Bien que la mauvaise conservation des structures ne permette pas une restitution détaillée du site, les fouilles d’Arzier-Le Muids, CSI Le Bix permettent d’attester d’une occupation d’une certaine ampleur au Bronze moyen sur un site d’altitude (700 m). Dans le même temps, les 2750 tessons de céramique (masse totale : 16 kg) représentent un ajout précieux au corpus de la seconde moitié de l’âge du Bronze moyen, jusqu’ici peu représenté en Suisse occidentale.