Le projet d’aménagement d’un nouveau lotissement au lieu-dit « Les Tonnelles » à Bellevigny (Vendée) a motivé la prescription d’une opération de diagnostic effectuée au début de l’année 2022. La découverte de plusieurs secteurs riches en vestiges d’occupations anciennes a entraîné la prescription d’une opération de fouille aux printemps et été 2023. En définitive, une surface décapée de 31 265 m² a permis de dévoiler le passé enfoui, chronologiquement ancré entre le IX^e siècle et le I^er siècle avant notre ère. Implanté au sommet d’un interfluve, le site se place au bout d’un éperon topographique qui domine la vallée de la Vie au sud-ouest. 

Les premières traces d’occupation remontent à la période entre la fin de l’âge du Bronze et la fin du Premier âge du Fer. Elle est principalement matérialisée par un petit édifice circulaire et une fosse de rejet. Cette dernière a livré un élément macrolithique qui, bien qu’hypothétique, constitue néanmoins un évènement dans ce secteur de la Vendée où les stèles sont méconnues. Bien que ténus en vestiges et en mobilier, les éléments mis au jour sont autant d’indices d’une occupation domestique pour une période assez méconnue pour le territoire de la Vendée. 

Dans la première moitié du Second âge du Fer est fondé un enclos en forme d’arc de cercle. Ce vaste espace de 5200 m², qui nous apparaît ouvert sur sa façade sud, arbore un imposant bâtiment sur poteaux et deux puits. Au premier abord, la limite orientale de l’enclos apparaît inexistante puisqu’aucun fossé n’y est aménagé. Cependant, l’identification d’un dispositif d’accès et des vestiges d’une clôture supposent une autre forme de délimitation que le temps aurait effacé. En définitive, les vestiges rattachés à cette phase correspondent vraisemblablement à une ferme isolée et son environnement proche. Si les bornes chronologiques sont assez lâches et comprises entre le V^e et la fin du III^e siècle avant notre ère, les différents éléments prônent pour une occupation centrée autour de La Tène C1.  

Au plus tard au début du II^e siècle avant notre ère, un nouvel enclos est aménagé. Perçu partiellement lors de l’opération, il présente une forme a priori quadrangulaire, communément rencontrée pour les établissements ruraux de la période de la fin de l’âge du Fer en Vendée et en Maine-et-Loire. Outre une succession de dispositifs d'accès, l'espace périphérique septentrional de l'enclos est caractérisé par plus d'une douzaine de bâtiments sur poteaux. Plusieurs fosses de rejet, regroupées ou isolées, se répartissent sur une étendue d’environ 200 m. Ces aménagements ne sont pas ceints par des fossés et l’espace apparaît ouvert. Cependant, les différents dispositifs d’accès repérés supposent la présence de délimitations, mais sous des formes qui n’ont pas impacté le sous-sol. Cette occupation satellite affiche les caractéristiques d’un petit habitat installé en périphérie de l’établissement enclos. Les données matérielles les plus tardives remontent à La Tène D1 pour cette phase. L’abandon du site s’inscrit aux alentours de 80 avant notre ère.