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Cercy-la-Tour - Les Fourneaux


L’opération s’est déroulée dans le cadre du projet d’aménagement de l’entreprise Cassier sur le territoire de la commune de Cercy-la-Tour - ZAE Les Fourneaux. Le diagnostic préalable, réalisé sous la direction de Sébastien Chevrier entre le 03 et le 05 mars 2021 (Chevrier 2020), avait mis en évidence la présence d’une occupation antique entre la seconde moitié du IIe et le IIIe siècle de notre ère, ainsi que des traces éparses d’occupation du Ier siècle après notre ère, protohistorique et des silex du Paléolithique moyen.
L’emprise prescrite est localisée à l’ouest du centre de la commune et concerne une surface de 9500 m², divisée en deux zones, l’une au nord (secteur 1) et l’autre au sud-est (secteur 2) de la parcelle concernée par les travaux. Elle est bordée au nord par la D37 dite « route de Decize », par une source et un magasin CEMAC HUSQVARNA à l’est, par des parcelles agricoles au sud, par des habitations à l’ouest.
Les plus anciennes traces d’occupations récoltées sur le site correspondent aux silex du Paléolithique moyen découverts lors de la phase de diagnostic (Chevrier 2020). Ces éléments lithiques, rapportés par de nombreuses phases de colluvions issues des versants environnants, proviennent probablement de sites installés plus au sud.
On note par la suite la présence de cinq structures caractéristiques de la période mésolithique, et identifiées comme des fosses dites à « tétons », c’est-à-dire avec un creusement en « U » et un surcreusement central. Trois se situent en bordure sud du secteur 1 et deux en partie nord du secteur 2. Plusieurs prélèvements micromorphologiques, dont une colonne entière de séquence stratigraphique, ont été effectués dans les différents comblements.
Quelques indices, issus probablement des versants sud à la suite des colluvionnements, suggèrent une possible fréquentation des environs durant le Néolithique final (une graine) et l’âge du Bronze (tessons céramiques roulés).
Les vestiges de la période suivante correspondent à la transition La Tène D/Auguste. Ils se présentent au travers d’un bâtiment sur quatre poteaux (ENS2000), trois fossés (F2028, F2039, F2040) et quelques structures fossoyées. Les structures linéaires pourraient probablement correspondre à un enclos quadrangulaire dont l’espace interne est occupé par l’ENS2000, identifié comme un possible grenier surélevé et par des trous de poteau.
Quelques éléments, dont un fossé (F1005) et un ensemble composé d’un foyer et de trois fosses de rejets (ENS1002) pourraient également fonctionner dans le courant du Ier siècle de notre ère.
Il faut attendre la fin du IIe et le IIIe siècle pour voir apparaître des vestiges plus structurés. On retrouve ainsi un possible atelier de potier, composé notamment d’un four (F1113 – Fig. B) dont la forme et les types de productions le rattachent aux fours de classe 3 dans la typologie de F. Thuillier (Thuillier 2003 : 291). Il fonctionne avec un ensemble sur neuf poteaux avec calages en TCA (ENS1014) qui abrite une fosse à tour de potier (F1282). On retrouve également quelques fosses dont le fonctionnement semble pouvoir être contemporain de ces vestiges. Leurs fonctions comme fosse de stockage de matériau en lien avec le four paraît être une hypothèse d’interprétation sérieuse. Cet atelier semble installé de part et d’autre d’un axe viaire potentiellement connecté plus au sud à la voie Autun-Bourges. Enfin, il est à noter la présence d’un petit trésor monétaire retrouvé sur la paroi nord d’une fosse quadrangulaire (F1214). L’étendue chronologique du lot monétaire couvre la quasi-totalité du IIe siècle de notre ère, à partir du règne de Trajan, jusqu’au début de celui de Septime Sévère. La monnaie la plus récente (le sesterce de Septime Sévère) fournie un terminus post quem en 195 pour la collecte du lot, mais la dissimilation semble plutôt avoir eu lieu après Postume, donc pas avant la seconde moitié du IIIe siècle de notre ère. Aucune trace dans la structure n’a permis d’en savoir plus sur ce dépôt dont un du même type a été retrouvé sur le site de Thiel-sur-Acolin (Legagneux à paraître).

Puis, de la fin du IIIe jusqu’au début du Ve siècle de notre ère se développe une occupation composée de plusieurs ensembles sur poteaux porteurs, de fours creusés et de palissades. Tous sont installés le long du même axe nord-sud déjà cité. Le plus grand des ensembles affecte un plan quadrangulaire de douze poteaux porteurs de 75 m² au sol (ENS1008) dont la forme semble bien attestée durant l’Antiquité tardive (Kasprzyk 2018 : 258). Il pourrait fermer l’alignement composé de consorts avec les autres ensembles. Ces derniers, de plus petits modules, occupent une surface au sol comprise entre 18 m² (ENS1011) à 12-8 m² pour les autres (ENS1005, ENS1012, ENS1013, ENS1014). Entre ces ensembles ou à proximité, plusieurs fours creusés ont été repérés (F1294, F1444, F1458) pouvant s’apparenter à des fours à pain ainsi qu’un possible séchoir à céréales (F1314). Deux palissades (ENS1018 et ENS1019) pourraient correspondre à des limites dont la fonction reste floue (parcellaire ?). Cette occupation semble se développer ex nihilo et pourrait correspondre à un établissement agricole de type ferme avec un grand bâtiment d’habitation et des bâtiments périphériques dont les fonctions restent encore peu comprises.
Un glissement de l’occupation vers l’ouest de l’emprise se dessine entre le second tiers du Ve siècle et la fin du VIIe. Il est matérialisé par plusieurs structures en creux dont la datation et l’appartenance à un plan cohérent restent difficiles à déterminer.
La nouvelle occupation, centrée sur la fin du VIIe et le VIIIe siècle de notre ère, a été mise en avant par plusieurs analyses radiocarbones. Elle est principalement installée en partie nord-ouest du secteur 1, composée de trois ensembles sur poteaux porteurs (ENS1003, ENS1009, ENS1010) et de fours creusés identifiés comme des fours à pain (F1024, ENS1004 – Fig. C). Cette occupation est complétée par un autre four creusé (F1189) et un bâtiment sur quatre poteaux (ENS1016) en partie centrale du même secteur. Cette occupation semble pouvoir correspondre à un groupement familial avec une petite production de pain et des bâtiments servant de lieux de stockage des denrées. Elle est installée en bordure sud d’un chemin est-ouest dont le tracé s’établit sur les ensembles précédents antiques. La mise en place et la pérennité de ce dernier ont permis l’accumulation de nombreuses colluvions, protégeant ainsi les vestiges antérieurs des perturbations liées aux labours, mis en avant dans la couche naturelle (US1000-3). Il se pérennise par la suite jusqu’au l’époque contemporaine (ENS1000) et est bien indiqué sur le cadastre napoléonien (début XIXe siècle). La parcelle semble avoir été mise en culture ou avoir servi de zone de pâturage entre la période médiévale et la période actuelle.


Retrouvez ici une actualité détaillant les premiers résultats de l'opération :


Revue de presse :


Quelques images du site :




Commune : Cercy-la-Tour

Adresse/lieu-dit : Les Fourneaux

Département/Canton : Nièvre

Année de fouille : 2021

Période principale d'occupation : Antiquité,Moyen Âge

Autres périodes représentées : Mésolithique,Age du Fer,Epoque contemporaine

Responsable d'opération : Jonathan JAVELLE

Aménageur : Nièvre aménagement

Raison de l'intervention : Construction d'une ZAC

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)


Notice de présentation brut de fouille :