L’étude des dépôts lapidaires de Pontivy s’est attachée à documenter 590 blocs erratiques localisés dans la cour du château, répartis en trois dépôts avant notre intervention : le premier localisé le long du mur de terrasse d’artillerie dans la partie occidentale de la cour, le deuxième dans l’angle nord-ouest de cette même terrasse et le dernier à flanc du talus bordant les vestiges de la tour nord-est du quadrilatère. 

Chaque bloc a été numéroté, photographié, ses dimensions relevées et décrit dans un tableur. Une partie de corpus présentait un décor mouluré qui a fait l’objet de relevés manuels. L’observation des moulures et des plans de casse des blocs a permis la réalisation d’anastyloses révélant la présence de linteaux, porte, niche, margelle de puits ou encore d’une cheminée partiellement conservée. Une étude pétrographique a complété ces observations, permettant de documenter la nature des roches employées et les différents faciès de ces dernières. Dans un deuxième temps, une prospection a permis de proposer des hypothèses concernant les sites d’extraction de ces matériaux lithiques. 

Il apparait que la majorité des blocs présents dans les dépôts lapidaires du château de Pontivy sont susceptibles de provenir de parties disparues du site, telles que les tours nord-est (dont il subsiste quelques arases), sud-est et le logis qui se développait sur le front oriental, et donc la construction remonte à la dernière décennie du XV^e siècle et au début du siècle suivant. Quelques blocs exogènes ont pu être repérés, comme deux fragments de bassin, un élément en béton ou encore la margelle et le cuvelage d’un puits. Ces dépôts semblent avoir été constitués au gré des interventions archéologiques et de restaurations du château depuis la seconde moitié du XX^e siècle. 

Au-delà de l’étude des blocs, ce travail avait aussi vocation à proposer un tri-sélection au sein de ces dépôts. Notre étude s’insère en effet dans le cadre du projet de refonte des parcours muséographique du site et a donc mis en exergue l’intérêt scientifique et valorisable de certains éléments du corpus. Les critères qui ont présidé à la conservation des blocs sont multiples. Ils portent à la fois sur la qualité architecturale des éléments, la cohérence des blocs entre eux notamment dans le cadre des anastyloses, et les connaissances qu’ils apportent sur la physionomie du site, tant à son origine que lors des évolutions plus récentes.