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Prangins - Le Clos-L'Orangerie


Le site de Prangins « Le Clos - l’Orangerie » a livré peu de structures au regard de la superficie investiguée (près de 2.700 m²) puisque 16 creusements ont été mis au jour. Le mobilier datant est extrêmement pauvre. Seul un tesson daté du Haut-Empire romain et une vingtaine de fragments de tegulae ont été retrouvés piégés dans le comblement d’une structure linéaire orientée nord-ouest / sud-est et interprétée comme un fossé a priori drainant. Ce matériel fait écho à celui retrouvé dans une structure mise au jour en 2017 ayant livré un tesson de céramique grise antique et une tige de clou en fer.

Aucun établissement romain n’a ainsi pu être mis en évidence, malgré la présence récurrente de terre cuite et de fragments de tuiles mises au jour à l’occasion des diagnostics de 2010 et 2017 et lors de la fouille de la zone investiguée. Il est probable que ce mobilier provienne d’un établissement antique surplombant le terrain et qui devait se trouver, vraisemblablement, à l’emplacement du vieux village de Prangins. Une hypothèse déjà formulée par F. Christe à la suite des fouilles menées dans le cadre de la restauration du château de Prangins. Celles-ci avaient notamment livré des tuiles et de la céramique romaine.

Une série de cinq creusements à la forme circulaire, auxquels s’ajoute un sixième fait appréhendé lors du diagnostic de 2017 et présentant des caractéristiques similaires (forme en plan ovalaire, profil en cuvette, comblement ayant piégé des nodules de mortier, insertion stratigraphique), ont pu être rattachés à la période contemporaine. L’analyse par datation radiocarbone d’un échantillon de bois prélevé dans le comblement de l’un d'entre eux a permis de dater son abandon vraisemblablement au début du XXIe s.

Les données disponibles sur le site de l’Office fédéral de topographie (prises de vue aériennes, cartes) permettent de constater que l’occupation des sols de la parcelle investiguée a peu varié entre la fin du XIXe s. et le début du XXIe s. : jusqu’en 1922, le terrain semble complètement boisé. Entre 1922 et 1956, il ne l’est plus que partiellement. Un groupement d’une vingtaine de plantations est matérialisé au centre de la parcelle, représentation qui se réduira à une douzaine d’individus sur une carte de 1998. La comparaison avec une photo aérienne de 1982 permet de se rendre compte que la disposition orthonormée de ces végétaux tient davantage de la trame que d’une réalité matérielle, les arbres étant disposés de façon très aléatoire et constituant en réalité un bosquet. Il est à noter que cette photographie en noir et blanc fait également apparaître plusieurs tracés orientés nord-ouest / sud-est. Sans doute s’agit-il de drains récemment implantés et sur lesquels le couvert herbeux ne s’est pas encore redéveloppé. Une carte de 2004 ne fait plus figurer aucun élément végétal mis à part quelques arbres disposés au nord-est et au sud-est de la parcelle. Un cliché de 2015-2016 met enfin en évidence la présence d’un chemin partant de la route de la Bossière, au nord-ouest, et serpentant à travers la parcelle en direction du Léman. Ce tracé est rythmé de trois installations de plan manifestement quadrangulaire et dont les ombres portées laissent imaginer qu’elles devaient atteindre plusieurs mètres de hauteur. Une photographie de l’année suivante montre que le chemin et les constructions ont disparu. Les tranchées de diagnostic, rebouchées, sont encore visibles.

Bien que quelques chablis aient pu être observés au nord de l’emprise fouillée, aucune trace de la végétation encore visible sur la vue aérienne de 2015 n’a pu être mise en évidence lors du décapage. Il semble hasardeux de vouloir rattacher les creusements ovalaires d’époque indéterminée à de quelconques aménagements de type potager, verger, voire vigne, de ces derniers siècles. Quant à l’alignement de creusements circulaires ayant piégé quelques fragments de mortier et dont la datation radiocarbone les rattache à l’époque contemporaine, ils pourraient tout à fait avoir été associés à une palissade ou un panneau publicitaire.



Quelques images du site :


vue d’ensemble de la parcelle en cours de fouille

Vue en coupe du fossé


Commune : Prangins

Adresse/lieu-dit : Le Clos-L'Orangerie

Département/Canton : Vaud

Année de fouille : 2020

Période principale d'occupation : Epoque contemporaine

Autres périodes représentées : Antiquité

Responsable d'opération : Xavier PETIT

Aménageur : Edifea SA

Raison de l'intervention : Projet de construction de lotissements

Type de chantier : Sédimentaire (Fouille préventive)