Archives de catégorie : Pays

Pays de réalisation de l’actualité

Parution de deux ouvrages en partenariat

Nous sommes heureux de vous relayer la parution récente de deux ouvrages pour lesquels Archeodunum est partenaire :

Architectures néolithiques de l’île d’Yeu (Vendée) par Audrey Blanchard, Serge Cassen et Jean-Noël Guyodo

Le théâtre romain d’Alésia. Structuration et développement d’un quartier urbain par François Eschbach et Sébastien Freudiger

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Architectures néolithiques de l’île d’Yeu (Vendée)

Ouvrage co-dirigé par Audrey Blanchard, responsable d’opération néolithicienne chez Archeodunum, avec Serge Cassen et Jean-Noël Guyodo. Avec les contributions et collaborations des archéologues d’Archeodunum : Geoffrey Leblé, Valentin Lehugeur, Fabien Montassier et Alexandre Polinski.

Au large des côtes atlantiques vendéennes (France), l’île d’Yeu est un territoire occupé depuis la Préhistoire. Les sites à vocations domestiques, artisanales, funéraires ou encore symboliques datés du Néolithique sont nombreux. Leur état de conservation est exceptionnel car les architectures bâties en pierre sont préservées en élévation pour beaucoup d’entre eux. C’est le cas, par exemple, sur les habitats du IVème millénaire avant J.-C., qui ont fait l’objet de plusieurs programmes de recherche depuis 2010.

Cet ouvrage regroupe la documentation, les informations inédites et les principaux résultats des études, prospections, fouilles et relevés réalisés sur les habitats, les monuments funéraires, les carrières et les sites symboliques. Les premiers travaux tentent de proposer un état des lieux de l’environnement minéral ainsi que les principales formes d’exploitation, les stratégies d’approvisionnement et les usages des roches. Le coeur de l’ouvrage est consacré à la fouille des deux principaux habitats datés du Néolithique récent, la pointe de la Tranche et Ker Daniaud. L’accent est mis sur les architectures de pierre de ces éperons barrés directement ouverts sur l’Océan mais dont I’occupation semble non permanente. Enfin, les relevés (plan, photogrammétrie, microtopographie) et la modélisation numérique des sépultures mégalithiques des Tabernaudes, de la Planche à Puare et des Petits Fradets autorisent une restitution tridimensionnelle des architectures funéraires néolithiques. Pour les rochers marqués de cupules, dont la concentration actuelle est une des plus importantes, une première analyse du corpus des signes est proposée; en dépit de leur datation encore mal assurée.

Cette contribution est l’occasion d’offrir les résultats de l’observation du réel et de l’imaginaire, perçus par I’analyse des témoignages et expressions, physiques et symboliques, des populations de la fin de la Préhistoire installées – et non piégées – sur un territoire restreint battu par les vents et cerné par les flots.

Le théâtre romain d’Alésia. Structuration et développement d’un quartier urbain

Ouvrage co-dirigé par François Eschbach, ancien responsable d’opération chez Archeodunum et Sébastien Freudiger, directeur d’Archeodunum SA en Suisse, avec les contributions de deux autres archéologues d’Archeodunum : Clément Hervé et François Meylan

Le théâtre antique d’Alésia a fait l’objet de nombreuses investigations depuis sa découverte en 1905. Cette publication synthétise l’ensemble des connaissances acquises sur ce monument, notamment à l’occasion des dernières campagnes de fouille menées entre 2004 et 2008 dans le cadre d’un important programme de recherche, préalablement au projet de restauration qui doit le couronner. Elle a pour ambition de restituer les différentes phases d’aménagement du site qui est intimement lié au développement urbanistique de la ville romaine sur l’oppidum au lendemain de son célèbre siège. Cette monographie se nourrit des trois axes de recherche principaux qui ont guidé les investigations : définir la nature des occupations antérieures au théâtre, caractériser les étapes de l’histoire du monument et préciser les modalités de son insertion dans le tissu de l’agglomération. Elle présente ainsi l’histoire mouvementée de l’édifice, érigé sur une grande parcelle de friche urbaine au coeur de la ville antique. L’étude du substrat local a montré que son hétérogénéité a directement conditionné les différentes phases de son occupation, notamment la destruction du premier théâtre causée par la présence d’une faille sous-jacente. L’étude architecturale du monument qui a mis en évidence ce désastre est par ailleurs étoffée d’une proposition de restitution de ses deux principaux états.

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Rapports de fouilles

2021 – Une année bien chargée

Il n’est pas trop tard pour faire un petit bilan sur notre activité en France en 2021 !

Ce n’est pas moins d’une cinquantaine d’opérations qui ont été réalisées par nos équipes sur l’ensemble du territoire national  en 2021.

Parmi celles-ci, on compte :

  • une dizaine de prestations externes pour des études spécialisées ;
  • une dizaine d’études du bâti qui ont été menées par notre équipe d’archéologues spécialisés ;
  • une trentaine de fouilles préventives sédimentaires réalisées sur des surface allant de 1500 m² à près de 10 ha

Un grand merci aux partenaires qui ont permis la réalisation de ces fouilles et aux équipes qui se démènent sur le terrain par tous les temps !

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Mais le travail des archéologues ne s’arrête pas aux travaux sur le terrain !

Et c’est une vingtaine de rapports de fouille qui ont été finalisés et rendus en 2021 !

Un grand merci aux équipes qui ont participé à la rédaction de ces rapports, aux responsables de ces opérations (Alexandre Lemaire, Jérôme Grasso, Mohamed Sassi, Romain Guichon, Jérôme Besson, Jean-Baptiste Vincent, Florent Ruzzu, Michaël Gourvennec, David Baldassari, Marie-José Ancel, Jonathan Javelle, Clément Moreau, Audrey Blanchard, Virginie Jolly, Charline Ruet, Jessy Crochat, Magali Gary Quentin Rochet et David Jouneau), aux équipes administratives qui ont permis que ces opérations soient menées à bout dans de bonnes conditions, et à Sandrine Swal qui a mis en page ce volume total de 13 000 pages !!

Découverte d’une nécropole de l’âge du Bronze final sur le site du Trési, à Denges (Suisse, Vaud)

Découverte d’une nécropole de l’âge du Bronze final sur le site du Trési, à Denges (Suisse, Vaud)

Vue aérienne du site (en direction de l’ouest), avec la route cantonale à gauche et la gare de triage à droite
Vue aérienne du site (en direction de l’ouest), avec la route cantonale à gauche et la gare de triage à droite
Premiers décapages mécanisés sous surveillance archéologique
Premiers décapages mécanisés sous surveillance archéologique

Entre mars et avril 2019, des sondages archéologiques ont été réalisés à Denges, préalablement à la construction d’un nouveau dépôt de bus par l’entreprise de transports de la région Morges-Bière-Cossonay (MBC). Si aucune région archéologique n’était encore recensée sur le territoire communal, la superficie importante du projet a néanmoins conduit l’Archéologie cantonale (DGIP, État de Vaud) à prescrire cet examen. L’intérêt de la démarche était renforcé par le fait que ces terrains, alors occupés par des cultures maraîchères, semblaient n’avoir jamais connu de remaniements en profondeur, contexte favorable à la bonne conservation d’un éventuel gisement archéologique.

 

Le diagnostic s’est avéré fructueux, puisqu’il a permis la découverte de deux premières tombes à crémation et de plusieurs fragments de récipients en céramique, laissant présager l’existence d’un site protohistorique inédit. En conséquence, des fouilles archéologiques préventives, confiées à l’entreprise Archeodunum SA, sous la responsabilité de Dorian Maroelli, ont débuté le 14 juin dernier pour assurer l’enregistrement des vestiges et le prélèvement des objets. Elles ont déjà permis d’explorer 8’500 m² de terrain et mettent en évidence la richesse insoupçonnée du gisement. Une centaine de structures archéologiques, réparties sur une surface d’au moins 4’000 m², sont ainsi déjà recensées. Près de la moitié d’entre elles correspondent à des fosses sépulcrales renfermant les restes de défunts incinérés, associés à des vases d’accompagnement.

Bloc de couverture signalant la présence d’une sépulture à crémation
Bloc de couverture signalant la présence d’une sépulture à crémation
Sépulture à crémation en cours de dégagement
Sépulture à crémation en cours de dégagement

Fréquemment signalées par des dalles de couverture, les sépultures consistent en petites fosses circulaires de faible profondeur, dans lesquelles les récipients peuvent être disposés côte-à-côte, empilés, ou encore étagés. Les décors observés sur certains récipients suggèrent que la principale période d’activité de la nécropole se place vers la fin de l’âge du Bronze, soit entre 950 et 900 av. J.-C., phase chronologique caractérisée par une nette prédominance du rite de la crémation.

À l’instar de la majorité des sites funéraires de cette époque, les bûchers où les défunts étaient incinérés ne sont pas identifiés. Il en subsiste toutefois quelques traces indirectes, sous la forme de résidus charbonneux, parfois mêlés de tessons de céramique, nodules de terre cuite et esquilles d’ossements calcinés, soigneusement récoltés après la crémation pour être déposés à proximité d’une tombe, voire directement dans celle-ci.

Ces sépultures revêtent un caractère exceptionnel, par leur bon état de conservation général et leur densité. A l’échelle nationale, elles forment sans doute une des nécropoles les plus complètes de l’âge du Bronze final. La dernière découverte comparable remonte au milieu des années 1990 dans le canton du Jura où le site funéraire de Delémont, En La Pran, fouillé à la faveur de la construction de l’autoroute A16, avait livré 35 sépultures à incinération de la même période.

Dans l’arc lémanique, les sépultures de ce type connues jusque-là appartenaient à des ensembles plus restreints ou lacunaires, découverts anciennement pour la plupart, et souvent peu documentés. On citera, à titre d’exemple, la nécropole du Boiron, à Tolochenaz, mise au jour entre la première moitié du 19e siècle et le début des années 1950, puis explorée à nouveau en 2009, dans le cadre des travaux d’extraction du gravier.

Des tombes à crémation sont également régulièrement mises au jour sous les niveaux romains de Lausanne-Vidy, au gré des travaux de construction, qui se sont intensifiés à partir des années 1960.

Détail d’une sépulture à crémation contenant un dépôt complexe de 19 vases (pots, écuelles, gobelets)
Détail d’une sépulture à crémation contenant un dépôt complexe de 19 vases (pots, écuelles, gobelets)
Dépôt funéraire constitué d’un ossuaire (à droite) et de deux vases d’accompagnement
Dépôt funéraire constitué d’un ossuaire (à droite) et de deux vases d’accompagnement
Sépulture contenant plusieurs récipients, dont un pot miniature soigneusement calé au moyen de petits cailloux
Sépulture contenant plusieurs récipients, dont un pot miniature soigneusement calé au moyen de petits cailloux
Détail de deux vases déposés sur deux niveaux au sein de la même sépulture. Le récipient à la base comporte un décor de quatre cannelures
Détail de deux vases déposés sur deux niveaux au sein de la même sépulture. Le récipient à la base comporte un décor de quatre cannelures
Vase ossuaire et concentration d’ossements calcinés (en bas), vase biconique (à gauche) et gobelets (en haut)
Vase ossuaire et concentration d’ossements calcinés (en bas), vase biconique (à gauche) et gobelets (en haut)
Sépulture contenant plusieurs récipients affaissés sous le poids de la dalle de couverture, dont un exemple rare de céramique peinte
Sépulture contenant plusieurs récipients affaissés sous le poids de la dalle de couverture, dont un exemple rare de céramique peinte

Les fouilles entreprises à Denges devraient se poursuivre au moins jusqu’à la fin de l’année 2021, des décapages complémentaires devant être réalisés dans le cadre des travaux préparatoires et de construction du dépôt de bus. Le corpus des sépultures pourrait ainsi être amené à s’étoffer encore, augurant à la commune de l’ouest lausannois un rayonnement scientifique de premier ordre au sein de la communauté des archéologues.

Nous adressons nos vifs remerciements aux divers commanditaires, qui ont rendu possible la réalisation de ces travaux anticipés :

  • Office fédéral des transports (OFT)
  • État de Vaud
  • Transports Publics Morgiens (TPM)
  • Commune de Denges
  • Commune de Préverenges

Maîtrise d’ouvrage : Migros-Vaud et MBC

Opérateur archéologique : Archeodunum SA (Responsable : Dorian Maroelli)

Un village médiéval de potiers à visiter à Romans-sur-Isère

Archéologie à Romans-sur-Isère : découverte d’un remarquable village de potiers du Moyen âge et visite publique le 15 janvier 2022

A l’ouest de Romans-sur-Isère a lieu une fouille archéologique préventive, en préalable à la construction d’un centre de méthanisation par la société Bioteppes. Sur 10 000 m², les archéologues d’Archeodunum ont mis au jour un village de potiers du Moyen âge (Xe-XIe siècle).

Parmi les fondations de bâtiments (habitats, ateliers) et quelques sépultures, ce ne sont pas moins de seize fours de potiers qui ont émergé du sol, formant un ensemble tout à fait remarquable.

Présents par dizaines de milliers, des fragments de poteries témoignent d’une production intense, qui a été largement diffusée à l’échelle régionale.

Ces découvertes éclairent d’un jour nouveau le passé millénaire de la région.

Prélèvement de poteries dans un four médiéval
Prélèvement de poteries dans un four médiéval
Fouille d'une sépulture
Fouille d'une sépulture
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une journée de visite portes ouvertes sera organisée le samedi 15 janvier 2022 de 10h à 12h et de 13h30 à 16h30

Rendez-vous au croisement entre le chemin des Serres et le chemin Saint-Pierre à Romans-sur-Isère

Une visite presse du site est possible durant la première semaine de janvier 2022 (soit entre le 4 et le 7 janvier), sur rendez-vous, avant que la fouille ne touche à sa fin.

Opération d’archéologie préventive à l’hiver 2021-2022 sur la commune de Romans-sur-Isère (Var), en préalable à la construction d’une unité de méthanisation

Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie d’Auvergne-Rhône-Alpes

Maitrise d’ouvrage : Bioteppes SAS

Opérateur archéologique : Archeodunum – Responsable : Quentin Rochet